Ce moulin à tan est signalé dès 1462. Avant la révolution, le moulin a deux roues, et appartient à Louis de Noailles. Cela justifie qu'il soit réquisitionné par la république et vendu.
C'est à partir de 1864 et son rachat par Alexandre Trillon que le moulin connaît une expansion considérable, malgré une suite incroyable de malheurs qui conduiront à l'arrêt de ses activités.
Ainsi en 1877, alors que les travaux d'extension et de modernisation sont terminés, un premier incendie éclate qui détruit le moulin. Alexandre Trillon en profite pour le reconstruire à neuf, en y incorporant les machines les plus performantes.
Le moulin est alors le plus important de France, et le restera jusqu'à la création des Moulins de Corbeil (construits en 1893).
Un nouvel incendie détruit le moulin en 1895. Il est reconstruit l'année suivante, pour une petite dizaine d'années de tranquillité.
Car en 1905 "toute la partie nord du moulin de Ruffin, haut de 5 étages et appartenant à M. TRILLON, s’est écroulée avec un fracas épouvantable qu’on a entendu d’un kilomètre. Cette partie du moulin était transformée en magasin de blé et de farine".
En 1919, un dernier incendie termine la carrière glorieuse des moulins de Ruffin.
Les bâtiments servent de lieu de stockage des céréales jusqu'en 1960, et sont désaffectés depuis cette date. Ils se dressent, parmi tant d'autres, comme le témoignage d'un passé industriel mis à mal par l'évolution de nos sociétés.