Au départ de La Villeneuve-Saint-Martin

Le 13/11/2021

Dans Sorties du jeudi

Comment partir d'une ville qui a été supprimée en 1834 ? Suivez donc les quatre RTT EN MARCHE de ce jeudi 11 novembre.

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Car la commune a été supprimée en 1834, son territoire ayant été réparti entre Ableiges et Courcelles-sur-Viosne. Il reste quelques dizaines de maisons, des pancartes, une église des XII et XIIIème siècle, et une inquiétante brume matinale typique des villes fantômes.

La plaine quant à elle était bien réelle, et ce mélange brume soleil, toujours séduisant, a fait prendre les photographes du jour pour David Hamilton (pour le flou évidemment, pas pour les modèles !).

La première grande étape du jour est Vigny et son château bien connu. Rien à voir avec le poète, le château a été construit en 1504, et a connu des propriétaires prestigieux : cardinal d'Amboise, qui l'a fait construire, le connétable Anne de Montmorency (1493-1567) qui l'a acheté à la famille, puis la famille de Rohan, lignée des Montmorency, dont le prince de Soubize, maréchal de France (1715-1787). 

Au XIXème s, il passe entre plusieurs mains de riches manants, jusqu'au rachat en 1867 par Philippe Vitali (1830-1909), vénitien et prince de Sant'Eusebio, et aussi ingénieur et entrepreneur de chemins de fer, qui procède à sa profonde restauration.
A droite, château d'origine.
Histoire du château

Le château est alors en mauvais état, et le nouveau propriétaire opte pour une restauration dans le style troubadour et néo-gothique, très en vogue sous l'influence de Violet-le-Duc.

Ruinée par la première guerre mondiale, la famille Vitali vend le château en 1922 au comte Robert de Kerveguen. Le château reste dans la famille jusqu'en 1992. Un héritier Kerveguen est encore aujourd'hui maire du village de Vigny.

La famille Dewavrin le conserve huit ans, et le revend en 2001 à une société japonaise qui veut en faire une école de cuisine pour des étudiants japonais. Quelques travaux sont faits, mais c'est un échec. Le château est abandonné, et ne trouve un nouveau propriétaire qu'en 2016, Fabrice Levesque, qui ambitionne d'en faire un hôtel et lieu de séminaires cinq étoiles.

Mais une surprise survient : la mérule, qui a envahi le château et même 80 poutres porteuses. Des travaux gigantesques sont alors entrepris, financés par le propriétaire mais aussi toutes les instances de subventions habituelles, jusqu'à la Fondation Stéphane Bern du Patrimoine, qui apporte 160 000 euros.

Aux dernière nouvelles, la mérule serait vaincue, et le château était ce jeudi entièrement enveloppé, non par Christo, mais par des tentes masquant les échafaudages.

Le film (5')

 
 
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