Départ plein nord, il fait froid, mais le temps est sec. Il le restera presque jusqu'à la fin. On atteint très vite le bois domanial des Vindrins, encore que nous nous sommes trompés deux fois, ajoutant un bon kilomètre aux 16 prévus. Nul n'est parfait ! Quelques côtes pour vite retrouver les sentiers connus longeant l'étang de l'Abbaye des Vaux de Cernay.
Cette abbaye a été grande, et a connu sa fin à la révolution. En 1791, elle a été vendue pour ses pierres. Ce qui reste des bâtiments actuels laisse imaginer la grandeur de l'abbaye aux moments de sa splendeur.
Elle a été créée en 1118, et rattachée 30 ans plus tard à l'ordre cistercien. Sa prospérité est grande aux 12 ème et 13 ème siècles. La sainteté d'un de ses pères supérieurs sera après sa mort source de fructueux pélerinages. La vie intellectuelle et matérielle décilne au 14ème s., et après la guerre de Cent ans au siècle suivant, les bâtiments sont abandonnés.
L'abbaye sera plus tard donnée en commende, et les bâtiments seront restaurés et agrandis aux 17ème et 18ème s. La révolution sonne le glas de l'abbaye, les biens immobiliers, devenus biens nationaux, seront vendus comme carrières de pierres.
En 1873, la baronne Charlotte de Rothschild, fille de James, acquiert parc et bâtiments, et effectue un très important travail de restauration, et de constructions dans le style gothique cher à cette époque. Son petit-fils vend le domaine en 1946 à Félix Amiot, constructeur d'avions puis de bateaux installé à Cherbourg (les célèbres vedettes, c'est lui!). Il installe là ses bureaux d'études. En 1988, le groupe les Hôtels particuliers Savry, spécialisé dans les hôtels dans des demeures historiques, en devient propriétaire, et transforme l'abbaye en hôtel-restaurant de luxe.