Ce Pilat-là n'a ni sable ni dunes, mais des vraies montagnes qui culminent à plus de 1400m, des forêts et des torrents. De ses hauteurs, on peut voir les Alpes et la vallée du Rhône, et la ville de St Etienne dont le parc naturel régional est le jardin. Nous étions 10 pour ces six jours de découverte et de marche, tous appliqués à bien suivre les consignes qui avaient été adressées à tous en son temps par l'organisatrice, qui n'avait pas hésité pour l'occasion à se faire gaga. Pour un instant, Monsieur, un instant seulement ! Parce que pour le reste, on ne s'est pas perdu, on a bien bu et bien mangé, on s'est gavé de beaux paysages et panoramas, on a bien fait travailler nos p'tits muscles et parfois notre sens de l'équilibre, et on n'a même pas fui le culturel en n'hésitant pas à visiter St Etienne et à s'enfouir dans la mine. Merci pour ce beau séjour, et la découverte d'un coin de France dont on ne connait le plus souvent que son homonyme.
Lundi
A peine arrivés, qui de l'Ile de France, qui d'Aix-en-Provence, qui de Châlons et d'ailleurs, nous voilà dans les bois pour une petite rando d'échauffement. Une belle vue sur le Bessat pour terminer, au pied de la Madone, à 1246m, à partir d'un monument construit au début du 19ème siècle en l'honneur de l'Aiglon. Nous l'aurons fêté quant à nous au champagne, gentiment offert par Michèle pour nous remercier de lui tenir compagnie tout le long de la semaine!
Pendant ce temps-là, toute la pluie tombait du ciel, nous laissant présager rien de bon pour le lendemain.
Mardi
Brouillard, froid, pluie et vent au réveil. Changement de programme, nous quittons Le Bessat pour Ste Croix-en-Jarez, où nous attendait une rando de 10 km et la visite de la Chartreuse. Bien nous en prit, il fit presque beau, assez pour manger au sec.
Construite à partir du 12ème siècle, la Chartreuse a été transformée en village après la révolution. Cela mettait fin à 500 ans de vie conventuelle.
Mercredi - Gouffre d'Enfer
Départ de Rochetaillée, à 10km du Bessat, pour une magnifique rando qui nous conduisit au gouffre d' Enfer. Après une bonne montée digestive (imposée par les croissants et pains au chocolat), une belle vue sur St Etienne et le Forez nous attendait à Salveris. Un premier barrage nous offrit un superbe lieu de pique-nique, face au lac du barrage du Pas de Riot. De quoi affronter le chemin longeant la rivière et l'aqueduc, avant de pénétrer dans le gouffre d 'Enfer. Ses intentions étaient bonnes ce jour-là, il faisait beau et chaud, et le paysage offert était somptueux.
Soirée culturelle après le dîner. Marie-Christine, la locale de l'étape, nous fit découvrir ce merveilleux dialecte local qu'est le gaga. En voici un bel exemple dans une version gaga de la fable Le Corbeau et le Renard.
Jeudi - le saut du Gier
Le Gier, c'est la grande rivière du coin. Pensez-donc, elle mesure 44 km. Mais présomptueuse, elle se jette directement dans le prestigieux Rhône. Surtout elle prend sa source dans le Pilat, à La Jasserie, et gambade de plaisir peu après, au point que son saut devient cascade. Mais la voir se mérite. Une bonne heure de descente raide dans les pierres et racines, certains n'hésitant pas à allonger le temps pour faire durer le plaisir. Mais au bout, un pique-nique au pied même de la cascade pour un repos non volé.
Car auparavant, nous serons partis le nez au soleil, puis au vent et au froid, apprécier la vue du haut du Crest de la Perdrix (1432m).
La journée déjà difficile ne manqua pas de surprises. Des travaux sur un ru nous rendit aléatoire son franchissement, avant que quelques bonnes côtes encore nous ramènent flappis dans le confort de notre hôtel.
Nous aurions pu loger à La Jasserie, connu pour son dortoir-cercueil qu'a fréquenté un des plus célèbres marcheurs de France, non membre de la FFR, Jean-Jacques Rousseau. Nous aurions occupé à peine la moitié des cases !
Vendredi - Grands Bois
Les premiers seront les derniers, est-il écrit, il en est pareil des randonnées. Ainsi le parcours des Grands-Bois, prévu mardi, termina-t-il la semaine de marche. Un joli parcours dans les bois et les prairies, un pique-nique au bord de l'eau, et des petites côtes pour suer un peu.
Le régionale de l'étape fut encore mise à contribution (mais je la soupçonne d'aimer ça !). Elle nous fit visiter sa ville (d'adoption), St Etienne. La ville noire ne l'est plus depuis la fin de l'exploitation des mines de charbon et des industries qui tournaient autour. Aujourd'hui la ville est riante, avec ses immeubles ravalés, ses places arborées qu'animent les terrasses des cafés, ses grands centres industriels reconvertis, Manufrance et la Manufacture d'Armes. La cité table sur le design pour s'assurer un avenir, pas si clair dans une prochaine région élargie où elle sera coinçée entre Clermont-Ferrand et Lyon.
La journée n'était pas finie. Un p'tit pot pour remercier Michèle (et merci à Roland et Dominique qui ont arrosé), et un beau dîner proposé par l'hôtel - foie gras et cuisses de caille. Celles-ci ont été gloutonnement englouties par nos marcheurs, qui ont montré qu'ils étaient presque aussi habiles avec leurs mains qu'avec leurs pieds !
Samedi - le puits Couriot
Les mineurs descendaient à 700 mètres. On se contentera de 7. Comme les anciens, on traversera la salle des pendus, celle des lanternes, des douches, avant de descendre dans une galerie, une vraie, aménagée pour nous montrer l'évolution dans le temps des méthodes d'exploitation. C'est sûr, être mineur au 19ème siècle, c'était l'enfer sous terre. L'être à la fin du 20 ème n'était pas même le purgatoire. Il est bon d'avoir toujours en mémoire que lorsqu'il s'agit de s'enrichir, les hommes savent être des loups pour leurs congénères !
Au retour à la lumière, fin de partie, et aurevoirs un peu émus après cette semaine partagée.
le dîner de clôture
Lyon entre Saône et Rhône (2')