En 1878, Stevenson a 27 ans. Il est écossais, fils d'un père pasteur pas plus marrant que ça, et qui tient les cordons de la bourse. Depuis deux ans, il est amoureux d'une belle américaine, Fanny Osbourne. Mais la belle a dix ans de plus que lui, et aussi deux enfants. Vous comprenez que papa n'est pas content. D'autant qu'elle doit expressément retourner en Californie à la demande expresse de son infidèle mari.
On imagine le désespoir de Robert-Louis, qui décide alors de venir en France à la recherche de l'âme camisarde. N'oublions pas ses origines protestantes.
Il choisit de partir de Monastier-sur-Gazeille jusqu'à St Jean-du-Gard, avec l'âne Modestine, et l'idée d'écrire un livre qui lui rapporterait quelques sous. C'est à l'époque une vraie aventure, d'autant que la FFR n'existant pas, il ne prit pas toutes les précautions que les RTT ne manqueront pas de prendre. La norme de 8 à 10 kg de bagages fut allègrement dépassée par le poids du couteau, révolver, lampe à alcool, poêle, lanterne, chandelles, gourde de peau, deux assortiments complets de vêtements, sac de couchage (de l'époque), couverture, paletot de marin, chandail en tricot, livres, plaquettes de chocolat, gigot froid, bouteille de beaujolais, et du pain bis et blanc pour lui et le baudet.