Chemin de Compostelle - Le Puy - Figeac

 

Le premier tiers de la Via Podiensis, autrement dit la voie du Puy, c'est le "must" sans doute des voies, nombreuses, qui ont mené et mènent toujours à St Jacques de Compostelle

Nous avons choisi de le faire en 14 jours, soit une vingtaine de kilomètres par jour en moyenne. Cette marche a été initiée par Michèle, motivée par sa participation réussie au parcours Condom - St Jean Pied-de-Port de septembre 2018. Il restera pour Michèle à faire Figeac/Condom, très beau parcours lui aussi, pour que, comme ses accompagnateurs Pierre et moi-même, elle ait marché sur l'intégralité de la partie française de la via Podiensis.

Le beau temps n'a pas toujours été au rendez-vous, les siestes au soleil, chères à Pierre, n'ont pas été bien nombreuses, et les vêtements de pluie ont été de sortie bien au-delà de nos espérances ! Mais pas de drame, on a eu la chance d'éviter les gros orages, on a parfois eu un peu froid, mais c'est plutôt bien dans les montées, et la magie du chemin a fait le reste.

Car ce chemin a quelque chose que les autres randonnées n'ont pas.
Les trois mécréants que nous sommes n'ont pas pris la peine de se rendre à l'aube à la cathédrale du Puy pour se faire délivrer le crédential, ce fameux document qu'on fait tamponner à chaque étape pour servir de sésame plus tard dans les gîtes espagnols. Certains croient même qu'il pourrait aider pour un gîte encore plus céleste ! 
Ce n'est donc pas la foi qui nous a guidés, ni la promesse d'un avenir bienheureux.

Alors quoi ?
Le plaisir de marcher, bien sûr, avec celui de découvrir le patrimoine français, paysages, villes et villages, églises, châteaux, et tout ce petit patrimoine qui rappelle l'ancien temps, lavoirs, croix, "métiers", chapelles, qui essaiment le parcours.
Le petit goût d'aventure qui accompagne la rando itinérante, qui donne un sens à la marche, mais aussi une obligation, celle de ne pas se perdre, de gagner chaque soir un gîte nouveau, pour atteindre l'objectif final. Mais pour aucun de nous trois l'expérience n'était nouvelle.
Le long temps solitaire, qui amène à la réflexion sur soi, sur son temps, sur le temps. 
Le chemin, c'est aussi un rapport aux autres inhabituel. On côtoie d'autres marcheurs, on se dit un mot, on partage une soirée au gîte, on se dit au-revoir, puis on se croise à nouveau au hasard des arrêts et des étapes. Ou non. Le miracle du chemin, c'est la simplicité de ce contact, comme si partager ce chemin millénaire créait un lien invisible entre tous, bien au-delà des clivages de la vie de tous les jours.

Le plus du chemin, c'est ce sentiment inconscient de se placer dans l'histoire, de se positionner à la suite de ces milliers d'hommes et de femmes qui l'ont emprunté, nourris par l'espoir d'une rémission une fois arrivés à St Jacques: salut pour leur âme pècheresse, guérison d'un proche, ... Même si le parcours réel emprunté n'a sans doute que peu de kilomètres communs avec celui d'antan, même si les motivations spirituelles ne sont pas partagées, n'y a-t-il pas une fierté et une joie inconscientes de se placer dans la file d'un mouvement séculaire ? Nous sommes dans leurs pas, nous entrons dans les mêmes vieilles églises romanes, nous traversons ces mêmes vieux villages, partiellement abandonnés aujourd'hui, nous appartenons à la permanence de l'humanité, notre vraie racine. Nous sommes à la suite de ceux qui nous ont précédés, et devant ceux qui viendront.

 

Le film (55')

 

Chemin de Compostelle - Le Puy/Figeac - mai 2019.

 

On en a eu plein les mirettes

Ca a commencé dès St Etienne, où l'on prend ce merveilleux petit train qui longe l'Allier et conduit au Puy. 

Le Puy-en-Velay est célèbre par ses vieilles ruelles et sa sombre et majestueuse cathédrale, point de départ de la voie du Puy. Il faisait beau, ça ne durera pas, on a visité ville et cathédrale, mangé saucisse et lentilles, et dormi au Grand séminaire.
Hébergement : nuit au Grand Séminaire (TB) et dîner "en ville".

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Le Puy - Montbonnet. La première étape vers Montbonnet était volontairement courte, Michèle ayant souhaité commencer en douceur. Elle sera trop courte, alors nous l'allongerons en empruntant la variante de Bains, qui a ajouté 8 km au 12 prévus. Bien nous en a pris, l'église des XII et XIIIe siècles avec son clocher arcade (récent) en valait la peine.
Hébergement : "La première étape". Très bien, "patronne" intéressante. Hébergement dans un bungalow récent, avec micro mini-salle de bain !

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le Velay St Christophe-sur-Dolaizon pause à St Christophe sur D. maison d'assemblée église de Bains


Montbonnet à Monistrol . Ayant fait le parcours en 2013, tout jeune randonneur ! j'avais en souvenir une forte montée au départ vers le lac de l'Oeuf et une non moins forte descente vers Monistrol. Tout cela aura passé bien mieux qu' une lettre à la poste, comme quoi le temps n'a pas d'effet sur le marcheur ! Avant Monistrol on a traversé le beau village de St Privat d'Allier, où l'accueil au bistrot et à la boulangerie n'a guère progressé. Avec son château et son église perchés au-dessus du village, l'arrivée à St Privat est très spectaculaire, comme le sera quelques kilomètres plus loin celle sur Rochegude. A la frontière du Velay et du Gévaudan, la chapelle St Jacques est un spectaculaire belvédaire.
Hébergement : gîte hôtel "Le repos du Pèlerin". Très bonne étape.

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Le Chier ancien moulin de Villard St Privast d'Allier des squatters pont Eiffel à Monistrol


Monistrol - Saugues. C'en est fait du Velay et de ces verdoyantes collines sur fond de la chaîne des puys, voici le Gévaudan, qui dans ses sombres forêts cache la bête qui sommeille en chacun des autres que nous !  12 km seulement pour arriver à Saugues, autant dire que même après la visite de la collègiale Saint Médard, nous avions un bon temps libre. Faute de pouvoir trouver la bête dans son musée installé dans la tour des Anglais, fermé, on alla la chercher dans une rando de 8km, transformée en 11. Les journées les plus courtes sont parfois les plus longues !
Hébergement : hôtel La Terrasse. B.

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T'as vu la vue ... ... sur Monistrol   arrivée sur Saugues collégiale de Saugues


Saugues - Chaneleilles. Après Saugues, une agréable montée nous conduit à La Clauze, remarquable par sa tour penchée, vestige d'un château du XIIIème siècle qui a joué son rôle durant la guerre de Cent ans puis les guerres de religion. Histoire de rappeler que la paix n'est pas un phénomène naturel ! Un peu hors GR, le village de Chaneleilles nous a séduits par le charme de ces vieilles maisons et de son église avec clocher à arcades.
Hébergement : "café du Pont", endroit très sympathique, dégustation d'un formidable boeuf d'Aubrac façon bourguignonne. TB.

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La Clauze Pierre devant un métier   église de Chaneleilles Chaneleilles


Chaneleilles - St Alban. Le Gévaudan s'affirme, on est bientôt au domaine du Sauvage, ancien site templier d'accueil aux pèlerins, totalement solitaire. La chapelle St Roch, plus loin, où fut implanté en 1198 un hôpital pour voyageurs et pèlerins, forêts sans bête, nous sommes à St Alban.
Hébergement : "Les souliers de St Jacques". TB.

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Oh hisse ! près du domaine du Sauvage forêt dans le Gévaudan église de St Alban château de St Alban


St Alban - Aumont sur Aubrac. Aubrac, nom qui fait vibrer tous les candidats au chemin. Ce vaste plateau autour de 1000 mètres d'altitude accueille les célèbres vaches aux yeux maquillés. Mais ces paysages grandioses sont ceux d'un climat où le pire suit très vite le meilleur. Il ne fait pas bon s'y laisser prendre aux tempêtes de l'hiver. Nous n'aurons pas cette malchance, si le vent a toujours soufflé fort, le soleil et le ciel bleu ont été bel et bien là. Mais ce sera pour demain, aujourd'hui c'est la Margeride, bois et prairies, toujours à 1000 mètres d'altitude, avec le joli village des Estrets.
Hébergement : gîte "Les sentiers fleuris". Autrefois, le patron s'était rendu célèbre en faisant le spectacle en préparant le fameux aligot devant une trentaine de convives ébahis. Son successeur est plus discret, mais son boeuf d'Aubrac façon couscous a été apprécié. TB.

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Les Estrets pour bricoleur averti   Aumont-Aubrac  


Aumont - Marchastel. Le temps de passer à La Chaze de Peyre puis Lasbros, nous avons parcouru 10 km, nous sommes au carrefour des Quatre Chemins.
Ici commence l'Aubrac, "lieu d'horreur et de vaste solitude", autrefois infesté de loups et de bandits, soumis à des froids rigoureux. Sacré paysage, auquel manquent pourtant les vaches, qui ne sont pas encore en estive. Ce sera pour le 22 au 25 mai pour la plupart. A Rieutort-d'Aubrac, il nous faut quitter le GR65, pour aller à Marchastel. Deux kilomètres impressionnants de beauté. Le village est aussi superbe, très isolé.
Hébergement : chambre d'hôtes "Les Puechs de l'Aubrac" et restaurant "Auberge de la Tourre". Gîte correct, restaurant TB, avec notamment un plateau de fromages impressionnant dans sa composition de fromages affinés Maison.

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La Chaze-de-Payre à la porte de l'Aubrac on y est ! une porte Marchastel


Marchastel - St Chély d'Aubrac. Nasbinals est une étape marquante, remarquable par sa jolie église romane du XIVè siècle. Puis c'est Aubrac, avec une très belle arrivée qui nous fait découvrir progressivement la domerie, "le grand Saint Bernard" de la France selon Chateaubriand. Subsistent l'église et une tour portant la "cloche des perdus", qui sonnait les pèlerins perdus dans l'Aubrac. Puis c'est le piton volcanique de Belvezet (1144m), et St Chély d'Aubrac.
Hébergement : chambre d'hôtes "Coté Boralde", un peu en dehors du village. Bien.

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    Nasbinals encore une porte  


St Chély d'Aubrac - St Côme d'Olt. A 7km, L'Estrade est un fort joli hameau riche en vieilles maisons à toit en lauze, parfois abandonnées. Une ferme est encore en activité, qui a réservé un ancien four à pain à l'accueil des pèlerins. Neuf kilomètres plus loin, c'est St Côme d'Olt, village qui nous a émerveillés, avec ses ruelles qui font cercle autour de l'église du XVIè siècle, célèbre par son clocher "tors", et du vieux château.
Hébergement : gîte/chambre d'hôtes "Les Jardins d'Eliane". TB.

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St Chély d'Aubrac pont des pèlerins   à la Stevenson St Côme d'Olt

 

St Côme d'Olt - Estaing. Première merveille de la journée, la chapelle St Hilarion de Perse, au style roman, construite au XIè s, modifiée au XVème. Espalion, à 10km, est une jolie cité

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St Côme église de Perse Espalion St Pierre de Buesséjouls Estaing


Estaing - Golinhac. Parcours campagnard qui longe parfois le Lot. Une pluie fine nous a accompagnés une bonne partie du parcours, avec une température qui n'a pas varié du matin au soir. Nous sommes arrivés transis de froid dans notre bungallow de Golinhac.
Hébergement : "Pôle touristique Bellevue". Bien. Dîner au la "Bastide d'Olt", TB.

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une journée arrosée pêcheur qui n'aime pas l'eau incognito dans les nuages  


Golinhac - Conques. Quelques villages agréables comme Espeyrac et Sénergues ont agrémenté le parcours. Mais le phare du jour, c'est bien sur Conques, qu'on atteint après une longue descente pas très difficile. Conques se mérite, on la guette au détour de chaque virage, mais ce n'est qu'une fois arrivés qu'elle se découvre. Et c'est un émerveillement. L'église abbatiale, le vieux village avec ses maisons médiévales, le bâtiment abbatial où nous logerons, tout fait de l'étape de Conques un moment inoubliable. Ajoutons une belle animation après le dîner - complies dans l'église abbatiale, description du tympan, visite nocturne de l'intérieur de l'église donnant aux vitraux de Soulages un éclairage inhabituel, petit concert de guitare puis d'orgue, et enfin illumination du tympan (depuis 2018 seulement), et tout le monde comprendra que nous n'oublierons pas de sitôt notre étape à Conques.
Hébergement : "Abbaye Ste Foy". TB.

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Golinhac   Conques Conques le tympan illuminé


Conques - Lévinhac-le-Haut. Puisqu'on descend pour arriver à Conques, il faut évidemment remonter pour en repartir. Et une rude montée, en forêt, sur terre et pierres, qui obligent à lever haut la jambe parfois. Heureusement, la chapelle Ste Foy, cachée dans une entaille de la montagne, nous offre une petite pause. Cette étape est la plus longue du parcours, 25 km, et aussi la plus forte en dénivelé, 840 mètres. Car après la montée de Conques, puis les vallonements habituels, il y celle de Decazeville pour nous mener à St Roch. Le problème, cest qu'elle vient après 18km de marche et de montée, qu'elle est rude et dans un environnement pavillonnaire qui ne retient pas l'oeil. Au sommet, on est à St Roch, et il faut encore faire quelques kilomètres, dont une partie dans un chemin creux en forte pente descendante, et envahi par une boue qui le rendait quasiment impratiquable. Bonne nouvelle: notre gîte est à l'entrée du village.
Hébergement : gîte "La Magnanerie". Bien.

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Conques pont des pèlerins grosse montée sur la crête  


Lévinhac - Figeac. 25 km pour cette dernière étape. Ca monte au départ, puis on marche sur la crête, avec de beaux panoramas, avant de redescendre longuement et parfois fortement sur Figeac. Arrivée pas trop tard, le temps de parcourir les ruelles de cette belle cité, qui a réussi a conserver son activité économique, et donc sa vie.
Hébergement : gîte "Chemin des Anges". Bien.

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